
Fondée en 1938 à Tokyo, la maison STAX s’impose comme un pionnier incontournable de l’audio japonais. D’abord fabricant de microphones et d’équipements de studio, elle marque un tournant historique en 1960 avec l’invention du premier casque électrostatique au monde, le SR‑1. Cette innovation radicale introduit le concept d’« earspeaker », terme que la marque utilise toujours pour désigner ses casques, insistant sur leur capacité à restituer un son d'une fidélité équivalente à celle des enceintes haute définition. En dépit d’une faillite financière en 1995, STAX est relancée dès l’année suivante par un groupe d’ingénieurs japonais fidèles à l’héritage de la marque. Depuis 2011, elle appartient à Edifier (Chine), mais conserve sa production artisanale sur le sol japonais, ce qui préserve l'intégrité technique et acoustique qui a bâti sa réputation mondiale.
Ce qui distingue STAX de la plupart des fabricants de casques audio est l'utilisation systématique de la technologie électrostatique, qui repose sur un principe différent des transducteurs dynamiques traditionnels. Le diaphragme, une membrane ultra-fine de seulement quelques microns, est placé entre deux électrodes et mis en vibration par un champ électrostatique. Ce design assure une réponse impulsionnelle d'une extrême rapidité, une distorsion harmonique quasi nulle, ainsi qu’une scène sonore étonnamment large et naturelle. Pour fonctionner, ces casques nécessitent un amplificateur spécifique capable de délivrer une tension de polarisation très élevée (généralement autour de 580 volts), ce qui confère à l’ensemble un statut de système fermé, pensé pour une écoute sédentaire et audiophile. Les modèles les plus emblématiques, tels que le SR‑009, le SR‑009S ou le SR‑X9000, sont unanimement salués par la presse spécialisée pour leur neutralité absolue, leur résolution sans compromis et leur capacité à révéler chaque nuance d’un enregistrement, y compris les plus infimes.
STAX s’adresse à un public averti : ingénieurs du son, passionnés de haute fidélité et audiophiles exigeants. Ses produits, souvent fabriqués à la main, sont distribués en quantités limitées et se positionnent dans le segment très haut de gamme, avec des tarifs pouvant dépasser les 7 000 euros pour un casque seul. Ce caractère exclusif ne relève pas d’un artifice marketing, mais d’une philosophie de conception qui refuse toute concession à la standardisation industrielle. Contrairement aux tendances nomades et connectées de l’audio contemporain, STAX demeure fidèle à une vision exigeante, presque artisanale, de l’écoute. Dans une industrie où la miniaturisation et la portabilité sont devenues des normes, la marque japonaise poursuit un idéal sonore basé sur la transparence absolue, la pureté du signal et l’absence totale de coloration. Cette rigueur lui vaut aujourd’hui une reconnaissance mondiale intacte, bien au-delà du cercle restreint de ses utilisateurs.